Pêche au bar » Interview de didier Courtois et Sylvie duboil, les pros de la pêche

Interview de didier Courtois et Sylvie duboil, les pros de la pêche

Si vous le voulez bien, on va commencer par le traditionnel “présentez-vous” !

Sylvie : Sylvie, 40 ans, secrétaire de direction dans le traitement de l’eau, 2 filles (18 et 14 ans), originaire de Charente-Maritime (Etaules, commune connue autant pour ses huîtres que par le célèbre footballeur Dominique Rocheteau), a fait ses débuts avec son père à la pêche du bar dans le bassin de Marennes Oléron. Un détour par la Charente pour s’initier à la pêche en eau douce avant de connaître Didier COURTOIS il y a 4 ans et passer à la vitesse supérieure pour la pêche du bar au leurre.

Didier : Didier, 46 ans, commercial indépendant pour plusieurs marques de matériel de pêche ( Navicom, Lucky Craft, Ams Fishing, Power Line, Gary Yamamoto, Rives…) originaire de Blois dans le Loir et Cher. J’ai commencé la pêche à l’âge de 5 ans avec son grand-père. J’ai toujours pêché le carnassier en eau douce sur la Loire. Après 18 années de compétition de pêche au coup en eau douce, je me tourne il y a 8 ans vers la pêche du bar en atlantique. Fasciné par le bar, la mer et les bateaux, pas une semaine sans voir l’océan !

Parlons un peu compétition, vous participez tous les 2 aux plus importantes manifestations de pêche aux leurres en mer, quelles sont vos motivations ?

Didier : Ayant pratiqué la compétition pendant de nombreuses années en eau douce, l’annonce de compétitions mer m’a évidemment séduit. La flamme était toujours allumée. Le fait de pouvoir se rencontrer sur l’eau avec d’autres pêcheurs passionnés du bar sur des lieux inconnus, m’a tout de suite attiré. C’est une grande richesse et une grande leçon d’humilité que de pouvoir découvrir des pêcheurs sportifs différents et une partie des côtes françaises aussi belles et accueillantes. Cette année nous avons décidé de participer à toutes le compétitions de pêche au bar Manche et Atlantique. Nos raisons sont les suivantes :

  1. La découverte de spots inconnus nous passionne .
  2. Les moments de convivialité entre passionnés (pêcheurs ou organisateurs) .
  3. La pratique d’une pêche différente selon les zones .
  4. Exercer notre faculté d’adaptation en milieu inconnu et affiner la connaissance du sens de l’eau.
  5. Partager notre passion conjointement .
  6. Et d’essayer d’avoir des résultats (18 ans de compétition. Ça marque les esprits !) .
  7. Une remise en question à chaque sortie.

En Plus De Participer À Ces Compétitions, On Peut Dire Que Vous Ne Vous Y Rendez Pas Pour La Figuration. Rien Que Cette Année, Vous Montez Sur Le Podium À L’open Du Golfe, Puis Sur Celui De L’open Des Glénan, Vous Terminez Enfin 4èmes Du Seabass Normandie. En Bref, Vous Parvenez Toujours À Vous Immiscer Dans Un Groupe De Tête Généralement Composé Des Tout Meilleurs Pêcheurs Locaux.

Nico de pecheaubar.com

Pouvez-vous nous livrer une des clés de votre réussite uax dernières compétitions de pêche?

Didier : Sur les compétitions des pêches au bar les années passées, nous n’avons jamais été loin des premiers. Cette année la chance semble nous sourire. Quant à la clé de ces petites réussites, nous essayons à chaque fois d’observer les cartographies des zones de pêche avec grande attention, les données météo, les horaires, les coefficients de marée, les courants et d’écouter les pêcheurs locaux et les organisateurs, afin de tirer un maximum d’informations. Nous recoupons au mieux cette manne de renseignements en faisant une première analyse. Quand l’occasion nous est donnée, nous procédons à une reconnaissance des zones de pêche sans la pêcher intensivement. La lecture des fonds et des zones de courant nous donnent une idée générale des lieux. L’instinct et l’observation font le reste. La diversité des lieux rencontrés à chaque compétition, nous a beaucoup appris et notre façon de pêcher est beaucoup plus diversifiée. Nous n’hésitons pas au cours d’une même sortie à changer radicalement de technique de pêche. Il ne faut pas être stéréotypé mais bien au contraire être très polyvalent et rapide. La préparation du matériel a elle aussi toute son importance : tout doit être prêt et à portée de main à tout moment. L’organisation est draconienne et commence avant même de partir de la maison. Les cannes, les moulinets, les tresses, les bas de ligne, les agrafes, les leurres durs, les leurres souples, les têtes plombées, le matériel électronique, le paquetage doit être passé en revue méticuleusement et prévoir le moindre détail.

On commence à entendre sérieusement parler de la création d’un championnat qui fédérerait les principales compétitions de type open bar, peut être dès l’année prochaine. Quels seraient selon vous les avantages d’un tel regroupement ?

Didier : Les organisateurs des différentes compétitions de pêche au bar nous ont effectivement parlé de leur projet de création d’un championnat pour l’année prochaine. En ce qui nous concerne, nous pensons qu’il ne serait pas nécessaire d’ajouter une épreuve supplémentaire à celles existantes mais de faire un bilan global des résultats de ces manifestations afin de pouvoir récompenser les équipes les plus régulières sur une saison avec une remise de prix médiatique (au cours du Salon de Nantes par exemple). Reste à prendre en compte le coût élevé des déplacements et inscription à ces épreuves pour les équipes non sponsorisées qui légitimement auront peut-être du mal à assumer tous les frais pour participer aux compétitions. Il ne faudrait pas que le championnat soit par la force des choses une affaire de sponsors. Cela serait très dommageable pour l’esprit chaleureux rencontré dans ces manifestations. En aucun cas (comme le sujet a été évoqué), il ne faut que les compétitions soient dotées de prix en monnaie trébuchante. Cela pourrirait complètement ces manifestations. Ce championnat pourrait promouvoir la pêche au leurre en mer, donner une image positive de la pêche sportive et récréative du bar et pourquoi pas faire de nouvelles recrues.

Sylvie, désolé d’évoquer encore ce sujet que tu dois commencer à trouver banal. Nous allons évidemment parler des femmes et de la pêche. Peux tu nous parler rapidement des raisons qui font que tu partages cette passion avec Didier ?

Un Petit Mot Pour Toutes Les Femmes De Pêcheurs Qui Hésitent Encore À (Se) Lancer ?

sylvie-duboil-peche-bar

Sylvie : Tout d’abord, j’aimerais dire que la pêche n’est pas question de sexe, avant tout c’est une passion et un amour de la mer. J’ai eu la chance de grandir en bord de mer et d’avoir un papa pêcheur à ses heures. Certes je n’aurai peut-être pas imaginé un jour de participer à des compétitions ni que la pêche au leurre en mer deviendrait mon passe-temps favori du week-end (une petite sieste sur le bateau bercée par les vagues ne me déplaît pas non plus !). Depuis 4 ans, j’ai passé la vitesse supérieure en partageant les sorties de pêche avec Didier et depuis l’année dernière je participe avec lui aux compétitions. Au départ, il est vrai que j’étais un peu inquiète de venir m’immiscer dans un milieu réservé à la gente masculine. À ma grande surprise, à chaque manifestation j’ai rencontré des personnes certes très passionnées mais aussi très positives à l’idée de voir des femmes s’intéressant à la pêche. A aucun moment je n’ai ressenti qu’ils faisaient le distinguo entre moi, une femme, et un autre compétiteur. En résumé je me sens bien dans cette grande famille et prends plaisir à participer aux compétitions et je tiens à remercier tous les compétiteurs et organisateurs pour leur accueil lors de toutes les différentes manifestations. De plus, il est merveilleux de partager la même passion avec Didier. Cela nous permet de passer plus de temps ensemble (sinon je pense que je ne le verrai pas beaucoup), de découvrir plein de choses, de partager cet amour de la pêche et de tout ce qui gravite autour. Nous sommes complémentaires et chacun a son rôle. Je ne peux que conseiller aux femmes de pêcheurs de faire le pas, de faire des sorties en mer, de prendre une canne à pêche et de faire quelques lancers. Le milieu n’est pas si fermé et hostile qu’il n’y paraît. Sans même devenir une passionnée ou une accro, vous verrez que l’on y trouve du plaisir, que l’on passe des moments merveilleux : il ne se passe pas une sortie où l’on n’en prenne pas plein les yeux, il y a toujours quelque chose à voir, à découvrir.
Allez mesdames, vous ne regretterez pas !