Suite à de nombreux échanges au bord de l’eau ou sur le forum je me suis rendu compte du vide qui existait entre 2 façons de vivre et de considérer cette passion commune qu’est la pêche. Conjointement à l’essor des pêches « sportives » nous avons vu l’apparition d’une sorte de nouvelle génération de pêcheurs rejetant en bloc quelques fondements de la pratique originelle. Voilà donc que se profile un schisme halieutique « opposant » 2 conceptions de la pratique. La « new school » se structure et monte en puissance, elle fait parler d’elle. Hélas elle n’est pas souvent comprise par le commun des pêcheurs. Nous allons ici tenter de dresser un portrait de ce pêcheur qui a fait de la notion de la pêche no kill la bannière de sa conception de la pêche. Le pêcheur dont nous allons parler ici n’est pas pour autant forcément adepte de la pêche en no kill à 100% mais y a recours fréquemment.
Qu’est-ce que la pêche en no kill ?
Au tout début de l’aventure de l’espèce humaine, la pêche était uniquement une source nourriture. L’avènement de la pêche sportive a fait évoluer les mentalités. En effet, cette pratique a été développée par les pêcheurs sportifs américains pendant le 20ème siècle. Dans un premier temps le no kill a été utilisé sur la pêche au saumon puis au fil du temps les autres pêcheurs du monde entier s’approprièrent la peche no kill.
La pêche no kill a donc pour but de capturer un poisson puis de le relâcher dans les meilleures conditions pour qu’il puisse continuer sa vie, se reproduire et pourquoi pas livrer de nouveaux combats avec les pêcheurs.
pecheaubar.com
Au vu des contraintes environnementales de notre époque, la pêche no kill va continuer à se développer et à se généraliser. La nouvelle génération de pêcheurs est de plus en plus sensible à la préservation de la ressource. Cela va devenir une priorité.
la pêche en no kill et la préservation de la ressource
La pression humaine sur les ressources halieutiques est énorme. De nombreux stocks de poissons sont très sévèrement mis à mal par nos techniques et nos pratiques. En tant que pêcheur nous devons prendre conscience de cette réalité et changer notre façon de faire en pratiquant des pêches plus respectueuses de l’environnement et de l’animal.
La pêche en no kill est incontestablement une mesure utile à la préservation de la ressource et nous ne pouvons qu’encourager à y avoir recours quand une espèce est en difficulté.
Comment pratiquer correctement la pêche no kill ?
Cette pratique est à la mode et de nombreux pêcheurs s’engouffrent dans cette mode sans connaître les fondamentaux essentiels à une pratique saine de la pêche au no kill. Le poisson est fragile et il faut connaître quelques règles indispensables pour ne pas abîmer l’animal d’une façon irréversible.
Première règle : minimiser le temps hors de l’eau
C’est bien connu, le poisson ne peut pas respirer hors de l’eau. La concentration en oxygène dans l’air est très élevée du coup la santé du poisson peut se dégrader rapidement si ce temps hors de l’eau est conséquent. Pour faire votre photo souvenir de votre prise, faîtes cela rapidement. Vérifier également si les ouïes sont correctement humidifiées. Cela est très important.
Deuxième règle : manipuler délicatement votre poisson
Après un beau combat, le pêcheur sort de l’eau son poisson et le manipule à la verticale pour réaliser une photo souvenir. Cette disposition du corps de l’animal n’est pas naturelle et abîme les fonctions vitales de l’animal. En effet, le poisson se déplace la plupart du temps de façon horizontale. La position verticale prolongée est traumatisante pour l’animal.
De plus, le corps du poisson est mou et une simple pression malencontreuse sur un organe vital peut tout simplement tuer le poisson. Pour manipuler le poisson correctement privilégier une prise du poisson par la bouche ou sous la tête et une autre main sous la queue. Éviter également de prendre le poisson par les ouïes. Enfin, le poisson possède un mucus protecteur sur toute sa peau. Le pêcheur doit manipuler le poisson avec les mains humides.
Bon et Mauvais no-kill.
C’est le lot commun de toutes les populations et les pêcheurs no-kill n’y échappent pas : il existe dans leurs rangs quelques brebis galeuses, quelques faux frères. Ceux-là pêchent en no-kill uniquement parce que ça fait bien ou pour se donner bonne conscience. Ils ne prennent aucun soin dans la manipulation de leurs poissons et n’adaptent pas leur façon de pêcher à cet objectif de relâche. La moindre des choses quand on se targue de respecter le poisson, de l’avoir comme partenaire de jeu, est de tout faire pour le relâcher dans les meilleures conditions. Qu’on le veuille ou non notre activité est traumatisante pour les poissons et le no-kill à 100% n’est qu’une utopie. Le pourcentage de perte est bien plus difficile a estimer qu’à limiter, à nous d’être logique dans notre pratique.
pecheaubar.com
Troisième règle : faîtes attention à l’environnement sur lequel vous souhaiter poser le poisson
Dans le feu de l’action, le pêcheur peut poser sa prise sur des surfaces inappropriées pouvant altérer la peau du poisson. Souvent on pose le poisson sur de l’herbe, du béton ou autres surfaces abrasives pour le poisson. Ces surfaces peuvent abîmer le mucus protecteur de l’animal et créer des plaies invisibles à l’œil nu. L’idéal et de maintenir le poisson dans une épuisette humide. Pour la pêche au bar, prévoir également un tas d’algues (goémon, laminaires ou autres) proche de votre spot de pêche. Lors d’une prise vous pourrez poser l’animal sur cette surface.
Quatrième règle : privilégiez un matériel peu “blessant” pour le poisson
Pour votre pêche et pour garantir un ferrage efficace et une prise immédiate du poisson, l’utilisation d’hameçons triples se démocratisent. Pour une pratique de pêche no kill essayer d’utiliser des hameçons simples. Les blessures au niveau de la gueule du poisson cicatrisent rapidement. Cependant, les blessures avec les hameçons triples sont plus importantes surtout si le combat a été acharné. Le poisson peut avoir du mal à se remettre de cette blessure