Pêche au bar » Une sortie de pêche en mer à Paimpol

Une sortie de pêche en mer à Paimpol

Depuis maintenant 2 ans nous avons pris une bonne habitude avec Tim et Antoine. Deux fois dans l’année nous nous retrouvons pour un week-end prolongé, axé pêche à 100%. Certes pecheaubar.com n’est pas encore une multinationale (on y pense), mais quand tous les employés d’une société se retrouvent quelques jours hors du cadre du travail, cela prend vite des tournures de séminaire. Cette fois-ci Vincent, le père de Tim, était également de la fête. Son statut de fondateur de pecheaubar.com (ainsi que l’hébergement qu’il nous proposait) nous a poussé à l’accepter parmi nous. Non, pour être franc, nous étions ravis de partager une fois de plus des moments magiques avec lui pour cette belle sortie de pêche en mer

un session de pêche au bar à paimpol

Jeudi 7 septembre, 7 h du matin. Nous quittons Nantes. Direction Paimpol. Pour une fois toutes nos sources météos sont unanimes : “fort vent de nord est jusqu’au samedi”. Voilà le sujet de discussion principal du voyage. Comment allons nous tirer notre épingle du jeu dans de telles conditions ? Antoine, à son habitude tente de positiver : au moins il fera beau et l’eau sera claire.

Antoine concentré à fond sur son leurre de surface dès les premiers lancers.

C’est sur cette note d’enthousiasme modéré que nous lançons nos premiers leurres dans l’après midi . La première dérive nous met dans le bain… les bars sont présents et suiveurs sur les leurres de surface, les orphies sont sur zone également. Les courants sont très forts (les coefficients passeront de 88 à 114 durant ces 4 jours) et les dérives ultra rapides. Nous avons localisé un banc de bars très localisé que nous pouvons solliciter sur seulement 2 lancers pendant chaque dérive.

Les meilleures leurres sont de sortie pour cette partie de pêche en mer

Les valeurs sures sont de sortie : frosty, bonnie 95, sammy prennent du poisson mais nous n’intéressons que des bars de taille modeste (36 à 45 cm). Lors de chaque séminaire nous avons pris l’habitude d’organiser entre nous un petit concours amical. Cette fois ci c’est celui qui prendra le plus gros bar qui sera récompensé.

Antoine inaugure le séminaire avec un bar pris au frosty, un classique pour lui.

Antoine et moi changeons de stratégie en choisissant de pêcher avec des leurres plus imposants. Nous optons respectivement pour un Z-claw Magnum et un Amazon. Tim et Vincent de leur côté pensent que nous n’avons pas encore trouvé où se cachaient les jolis bars et continuent à croire en leurs leurres. Nous avons beau décaler progressivement l’axe de nos dérives, celles-ci se montrent de moins en moins fructueuses. Il est grand temps de changer de poste. Vincent nous calle une dérive parfaite au dessus d’un champ de posidonies brassées par le courant. Il y a environ 8 m d’eau sous le bateau. Ca y est il y a du monde derrière nos gros leurres. Antoine touchera rapidement 2 petits bars au gros Z Claw, preuve est faite que les grosses proies ne font pas peur à nos chers labrax.

Je lance mon amazon sur une zone plus calme, le stoppe avant qu’il ne frappe l’eau afin de le faire tomber à plat, 2 ou 3 coups de scion très secs pour alerter un éventuel prédateur et c’est parti pour un walking the dog très lent et très serré. Ca y est, je viens d’apercevoir un remous timide quelques centimètres derrière le leurre. Nous avons tous les 4 les yeux rivés sur mon stickbait et allons assister à la plus belle attaque du séjour. Maintenant ça bouillonne réellement derrière le leurre (à mon avis ils sont plusieurs). Une masse vient de doubler le leurre par le côté et nous gratifie d’un coup de queue superbe. Mon amazone a littéralement décollé et vient de retomber un bon mètre plus loin… Surtout ne pas moulinet, laisser le leurre pour mort, garder les nerfs, attendre encore. Ca y est nouveau bouillon, j’attend de sentir le poids du poisson au bout de la canne avant de ferrer doucement. Il y est.

Ce n’est pas un bar énorme mais avec un courant de 5 noeuds le combat est très amusant. Tout se passe à merveille et le poisson finit par se rendre, il pèse environ 2 kg et je prends la tête du concours. Débriefing le soir en rentrant : il y a bel et bien du poisson malgré le vent d’est et les gros leurres semblent avoir leur préférence.

programme du jour : pêche à pied et pêche aux leurres souples

Vendredi matin, impossible de sortir, dehors c’est la tempête. Nous allons privilégier la pêche à pied. Etrilles, ormeaux, coquilles saint jaques, tourteaux, praires, palourdes, bouquets… ici l’estran se porte bien et nous allons nous préparer un plateau de fruit de mer “orgasmique” (pour reprendre l’expression de Tim). Un petit sursis météo nous permet de sortir à proximité de la côte l’après midi. De nombreuses algues dérivent en surface, anéantissant notre partie de pêche en mer de prédilection. Qu’à cela ne tienne nous allons prospecter aux leurres souples.

Mon premier bar au picol’eau… une attaque superbe juste sous le bateau.

Megashads, sand eels, x-layers, picol’eau sont de sortie. Nous touchons assez vite quelques poissons en suivant les sternes et en pêchant des chasses éclair. En mer ça bouge beaucoup et la pêche est plutôt désagréable. Nous allons chercher l’abri des îles pour le coup du soir. La mer est bientôt pleine et le courant s’est calmé, nous ressortons avec succès nos leurres de surface pour une session des plus rapide. En effet les coquilles, les étrilles et le muscadet nous appellent… il est temps de rentrer.

Les conditions météos s’améliorent, la session de pêche repart de plus belle

Bonne surprise samedi matin, le vent est tombé à force 3-4 (et passera à 2-3 dans la journée), nous allons peut être pouvoir sortir un peu plus loin. Une petite session au ras des cailloux nous permettra de toucher quelques poissons d’un bon kilogramme environ. Antoine nous fait une belle démonstration de précision au frosty en allant chercher un joli bar au sein même des goémons de bordure d’un îlot situé à 40 m de nous.

Une fois de plus Vincent s’est montré extraordinaire dans l’art de bien positionner le bateau pour dériver parfaitement entre les rochers.

Vincent nous fait passer dans un couloir de courant magnifique entre 2 roches à fleur d’eau. Tim et moi allons en tirer bon parti en tapant le fond au megashad.

Il fait beau, chacun d’entre nous a pris quelques poissons, et la bonne humeur règne sur le bateau. Une seule chose nous chagrine un petit peu. Je ne vais tout de même pas gagner ce satané concours du plus gros bar avec un poisson de 57 cm. Nous nous sommes habitués à mieux. Depuis le réveil chacun de nous à la même idée en tête… et si nous allions visiter ce coin qui nous avait si bien réussit l’année dernière à la même époque (Tim y avait pris un bar de près de 7 kg). La mer s’est calmé et le trajet parait jouable. Il est 14 heures quand nous en parlons enfin sérieusement. Nous mettons excitation et question de sécurité dans la balance avant de passer un dernier coup de fil à la météo qui nous annonce la bonne nouvelle : “le vent devrait mollir encore”. C’est décidé nous y allons. Pas question non plus de dédaigner les aspects sécuritaires. La bouée est sortie en évidence. Nous portons tous nos gilets auto-gonflants et avons placé nos portables dans une housse étanche.

Antoine profite du passage à proximité d’un parc pour piquer un bar de près de 2 kg au wander 110 sur une chasse furtive.

De plus un de nos amis pêchera sur la même zone que nous. Bref, niveau sécurité on est rodés. Nous arrivons sur le poste à marée basse et attendons que le courant se forme en préparant le matériel.

La pêche au bar est fructueuse proche de Paimpol

Ici jusqu’à présent nous n’avons capturé que des jolis bars. Pas question de prendre des risques avec le matériel. Les 3 cannes les plus puissantes sont de sortie et sont associées aux 3 moulinets dans lesquels nous avons le plus confiance. Les bas de ligne sont refaits en 50 centièmes et nous procédons à la sélection des leurres. Huit d’entre eux auront notre confiance aujourd’hui :

  • le Z-Claw Magnum
  • le Pencil Popper
  • le Miss Carna
  • l’Amazone
  • le X-Rap Magnum
  • le Mister Joe
  • le jig williamson 100 g
  • le megashad sur tête plombée 70 g

Ca y est le premier fou de bassan vient de donner le coup d’envoi via un plongeon magistral, il ressort avec un maquereau en travers de la bouche. Deux d’entre nous pêchent au leurre de surface tandis que le troisième pêche au leurre souple. Le quatrième s’occupe de diriger le bateau et de surveiller l’activité des oiseaux. Dès la deuxième dérive je prends une grosse tappe au megashad alors que j’évolue entre deux eaux.

Pas de doute, il s’agit bien là d’un gros bar. Les rushs sont puissants et appuyés. Tim va devoir prendre son temps.

Le poisson me sort 5 mètres de tresse et se décroche. Dommage il avait l’air joli. La troisième dérive est la bonne. Tim vient de monter un Z-Claw Magnum dos jaune sur sa canne et nous signale un suivit alors qu’il arrive à 10 mètres de nous. Nous avons juste le temps de nous retourner pour voir cette attaque tout en puissance et ce départ épique.

Tim semble avoir accroché une carangue, le scion de sa canne est dans l’eau, son talon est venu se caller contre sa hanche, sa main droite serre très fort le moulinet tandis que la gauche prend appui sur le franc bord du bateau. Ca y est le voilà notre gros. Le courant extrêmement violent n’arrange pas les choses et le combat mené de main de maître va durer une bonne dizaine de minutes. Ca y est notre poisson daigne montrer son nez et l’épuisetage est parfaitement réussi. Sur la bateau la joie est collective et Tim quand à lui prend la tête de ce concours avec un superbe bar évalué à 4.5 kg pour environ 85 cm.

Une fois de plus Tim nous prouve qu’il est le maître dans son coin.

J’essaierai bien de l’inquiéter quelques minutes plus tard en touchant un autre poisson sur la même zone. Malheureusement pour moi la tournure du combat ne fera pas illusion bien longtemps, nous l’avons tous compris le mien est plus petit.

Je l’ai piqué au ras du fond sur un megashad. Après lui avoir pris une dizaine de mètres d’entrée pour le décoller des obstacles il me rendra la pareille, puis je reprendrai le dessus et l’amènerai enfin en surface. Celui-ci accuse largement ses 70 cm, je conforte ma deuxième place au général. Nous avons vraiment réalisé une très belle pêche et sommes tous les 4 enchantés par cette journée. Notre session de pêche est faite, les oiseaux se sont calmés et d’autres bateaux viennent d’arriver sur zone, il est temps pour nous de rentrer.

Flagrant délit de non concentration pendant la séance photo. Je surveillais probablement un fou de bassan.

Quelques derniers coups de cannes sur la route en guise de décrassage et de cérémonie de clôture du séminaire. Tim en toute confiance nous ressort un bon vieux big gum. L’occasion de s’amuser un peu avec un leurre que nous n’avons pas utilisé depuis de nombreuses années. Et là surprise, mis en concurrence avec un frosty et un bonnie c’est le big gum qui va faire la différence (4 poissons, pas un suivi avec les 2 autres)… une redécouverte qui nous ouvre à nouveau les portes d’une pêche oubliée.

conclusion

Pour résumer : une fois de plus ce fût un séminaire comme on les aime. Le doute et l’incertitude du départ ont laissé place à des hypothèses halieutiques. D’analyses en hypothèses, d’hypothèses en expériences nous avons fini par cerner le comportement du bar, savoir quel type de leurre l’intéressait, quel type de poste il fréquentait. Grâce à tout cela nous avons réalisé de belles pêches.

Enfin l’aventure du big gum nous à rouvert une porte vers de nouvelles hypothèses, de nouvelles idées… c’est ce qu’on aime par dessus tout dans la pêche : une perpétuelle remise en question où seul le sens de l’eau et la réflexion nous permettent de nous adapter à nos adversaires.