Pour ce beau mois de mai, je pars faire une session de pêche au bar dans le Finistère précisément à Bénodet, Odet et les îles Glénans. Pour cette pêche au Dicentrarchus labrax, je fais équipe avec Samuel Even. Voici, dans cet article, le retour d’expérience de cette belle sortie peche en mer.
on teste nos leurres pour le bar dans l’Odet
Quelques coups de fil et nous mettons au point une petite session avec Erwan et Manu : nous allons voir s’il y a un peu de poisson sur l’Odet. Résultat bien mitigé pour cet échauffement : Erwan touche 2 jolis bars de près de 2,5 kg en l’espace de 5 minutes mais ce sont les seuls poissons que nous verrons lors de ces 4 heures de pêche. L’option initiale d’une journée sur l’Odet est peut-être à revoir. Dans tous les cas nous avons rendez-vous avec Samuel à 9h le lendemain matin et j’embarque avec Jacques dès 5H30, nous avons donc le temps de voir si les bars sont moins boudeurs que la veille.
Zoom sur samuel Even
Samuel est le représentant Pure Fishing pour l’ouest de la France, il fait également partie de cette poignée d’excellents compétiteurs qui portent les couleurs de la marque sur les compétitions européennes de pêche des carnassiers. Fin technicien, Samuel n’est pas ce genre de pêcheur à rester enfermé dans une technique et à ne cibler qu’une espèce de poisson, monsieur apprécie la diversité et commence à se pencher sérieusement sur la pêche de notre cher Dicentrarchus Labrax.
Session de pêche en estuaire dans le Finistère
Il est 9 heures quand nous passons prendre Sam à la cale de Porz Keraign, à mi-chemin entre Bénodet et Quimper. Voilà plus de 3 heures que Jacques et moi sommes sur l’eau et la journée s’annonce assez mal puisque nous n’avons jusqu’à présent capturé qu’un seul bar… et pas un gros ! Sam sort un véritable fagot de cannes de sa voiture et trois cannes ont ses honneurs aujourd’hui (un modèle casting et deux modèles spinning). Monsieur veut faire “plier du carbone”. Nous décidons de pêcher encore quelque temps dans l’Odet, le courant descendant commence à forcir et nous espérons trouver quelques poissons actifs sur les bordures. Sam est complètement dans son élément, il se croirait en rivière, le courant pousse fort et les postes défilent à bonne vitesse.
Il y a plus de 90 de coefficient et la pêche des bordures est loin d’être évidente. Dans ces conditions, très peu de pêcheurs restent dans les vires-court, le secteur le plus rapide de la rivière, c’est pourtant ce que nous allons faire. Imaginez un bateau qui dérive à 3 noeuds (environ 5 km/h) et prenez en compte que les lancers doivent être extrêmement précis. Les bars sont postés de façon très précise et bien souvent le leurre devra tomber dans une zone de la taille d’une assiette pour avoir une chance de se faire intercepter. Nous dérivons à une quinzaine de mètres de la bordure, lançons le plus précisément possible, animons sur les 2 premiers mètres et il est déjà temps de ramener, le bateau dérive trop vite. À ce petit jeu nous devrons reconnaître que Sam connaît son affaire, c’est une machine à lancer précis.
Les bars sont postés de façon très précise et bien souvent le leurre devra tomber dans une zone de la taille d’une assiette pour avoir une chance de se faire intercepter. Nous dérivons à une quinzaine de mètres de la bordure, lançons le plus précisément possible, animons sur les 2 premiers mètres et il est déjà temps de ramener, le bateau dérive trop vite. À ce petit jeu nous devrons reconnaître que Sam connaît son affaire, c’est une machine à lancer précis.
Quel matériel utilise t’on pour cette pêche au bar dans le finistère ?
Il a décidé de commencer en casting et de peigner le cassant au jerkbait (firestick minnow frenzy) tandis que je tape la bordure au jerk shad en weightless, Jacques quant à lui décide de promener son leurre souple sous le bateau.
Nous pêchons donc chacun avec une technique et à une profondeur différente afin de trouver les tenues des poissons. On va très vite s’apercevoir que Samuel Even prospecte les spots bien plus vite que moi. Je n’arrive pas à suivre ce rythme effréné, son ensemble casting associé à la vitesse de prospection du jerkbait s’oppose à mon leurre souple et à mon ensemble spinning. Samuel Even réalise 3 lancers pendant que je n’en fais que 2. C’est certain au niveau prospection nous n’avons pas pris la même option. Je garde cependant confiance, je connais bien ma zone et je crois dur comme fer en la supériorité des leurres souples dans de telles conditions.
Voici la liste de matériel utilisé pour cette pêche :
Je serais d’ailleurs le premier à faire bouger un poisson au ras d’une bordure, légèrement à l’abri du courant. Celui-ci suit mon leurre sur 30 cm puis s’en détourne, complètement indifférent. Ni une ni deux, Sam change de montage et de canne par la même occasion. Il opte pour une canne spinning plus light et plus sensible (SSGS de chez berkley) associée à un moulinet très léger (cardinal d’abu garcia) et choisit de pêcher en carolina rig. Un leurre souple est associé à une balle plombée coulissante.
L’intérêt de ce montage réside dans le fait qu’il permet de pêcher avec une plombée conséquente tout en laissant une liberté impressionnante au leurre souple monté en Texan. Une bille en verre sépare la balle de l’hameçon et produit des sonorités très attractives. Sam nous explique que le montage carolina permet d’atteindre des postes plus lointains et d’insister plus longtemps sur les coins les plus prometteurs. En faisant ce choix il va chercher à pêcher exactement à l’inverse de ce qu’il faisait jusqu’à présent. Il souhaite poser son leurre dans un coin prometteur et l’y faire évoluer le plus doucement et le plus longtemps possible.
Voici ci-dessous une photo du montage caroline :
La première attaque ne se fait pas attendre. Sam a opté pour un petit realistix power minnow bleu sardine qu’il lance à ras de la bordure dans 20 cm d’eau, une tirée courte, une pause, la bannière se tend anormalement… ferrage : ça y est il est piqué. Hélas c’est vraiment un petit poisson et nous ne sommes pas malheureux de le voir se décrocher à 15 m du bateau. Nous parviendrons à faire bouger quelques autres poissons au realistix et au jerkshad powerbait sur les bordures mais ceux-ci sont vraiment difficiles et nous n’avons croisé aucun poisson de belle taille aujourd’hui… Nouvelle réunion de crise. Inutiles de s’entêter, c’est décidé nous quittons l’Odet.
Non loin de l’embouchure nous tombons sur une petite chasse. Une petite dérive pour voir s’il y a du monde sous les oiseaux. Sam opte pour sa canne casting et choisit un petit stickbait, de mon côté j’opte pour un popper. Nous enregistrons quelques suivis timides mais les bars sont encore plus petits qu’en amont. Nous abandonnons l’Odet pour une session de pêche aux Îles Glénans.
pêche aux iles glénan
La mer est un petit peu formée mais nous avons le bateau idéal pour arriver rapidement sur zone. Un passage rapide dans “la chambre” où il n’y a vraiment pas assez d’eau et nous décidons de profiter de l’étale de basse mer pour aller faire un tour sur les épaves. Cette pêche n’était pas au programme et nous n’avons pas embarqué le matériel adapté. Tant pis nous allons improviser.
Jacques commence au Jig tandis que Sam et moi décidons de balader nos jerkshads au plus près des structures. Nos plombées avoisinent les 50 g mais nous avons de grandes difficultés à descendre jusqu’au fond. La portance de nos tresses est bien trop importante, il nous faut descendre en diamètre. Sam opte pour une bobine chargée de Fireline 12 centièmes alors que je passe en Stren 13 centièmes. Ca y est nous descendons. Ce léger changement de diamètre fait la différence et nous pouvons enfin pêcher sérieusement.
Une petite tape par-ci par-là, un tacaud pour Jacques… Décidément le début de journée est difficile. Sam s’affaire sur le bateau et sort des boîtes dans tous les sens. Il a décidé de tenter ces poissons difficiles en “heavy drop shot”. Un long bas de ligne en fluorocarbone reçoit en son milieu un hameçon texan monté en palomar. La plombée terminale est faite de 4 chevrotines de 20 g environ. Son power minnow realistix (powerbait) évolue doucement à 50 cm du fond, si nous devons faire face à des poissons difficiles cette technique devrait s’avérer payante. Nous dérivons parfaitement à plusieurs reprises sans enregistrer la moindre touche significative. Il est des jours comme ça où la pêche est vraiment difficile.
Une fois encore nous allons devoir revoir notre stratégie et changer de poste. La mer remonte depuis une heure maintenant et une belle houle commence à rentrer. Jacques et moi avons la même idée : nous allons pêcher les déferlantes au ras des cailloux.
Il nous faudra moins de 5 minutes pour arriver sur poste. Notre capitaine du jour connaît déjà ce coin où il a réalisé de belles pêches l’année dernière. Les vagues déferlent sur 3 têtes de roches parfaitement alignées dans la longueur de la houle. Ça bouge beaucoup mais la configuration du poste nous permet de pêcher en sécurité en abordant l’alignement par le côté… il y a presque 10 mètres d’eau sous le bateau, seulement 3 à l’endroit où nous lançons nos leurres souples.
Jacques est le premier à lancer et pique d’entrée le premier poisson, c’est une grosse vieille qui ne se laisse pas faire. Photo, remise à l’eau et nous relançons tous les 3. À peine mon leurre est-il tombé à l’eau que j’enregistre une attaque violente… le poisson n’est pas piqué et je ramène un moignon de leurre. Pendant ce temps Jacques et Sam sondent méthodiquement le tombant.
Je les vois encore ferrer à la même seconde, c’est le premier doublé de la journée, les cannes plient et les freins chantent. Je troque ma canne pour l’épuisette car 2 vieilles de 2kg arrivent déjà au bateau. Les jolies vieilles ne se laissent pas faire et s’appuient sur le courant pour nous offrir des rushs endiablés… à notre plus grand bonheur. Toucher des poissons dans ces conditions n’est vraiment pas compliqué. Tous les leurres utilisés intéressent les vieilles qui semblent extrêmement nombreuses sur ce petit périmètre. Nous prendrons énormément de jolies vieilles lors de cette partie de pêche (peut être 200). Dans ces conditions il est strictement impossible de comparer l’efficacité du matériel, nous allons donc éprouver sa solidité.
Petit à petit nous cherchons les zones les plus mal pavées avec du matériel de plus en plus fin. Pendant près de 3 heures nous allons quadriller cette zone avec succès. Les bars ne sont décidément pas actifs aujourd’hui, nous adaptons donc notre matériel aux adversaires en présence. Les cannes les plus fines sont de sortie et les sachets de leurres souples s’accumulent sur le pont du bateau. Les combats sont acharnés et nous enregistrons quelques casses retentissantes. Les plus gros sujets avoisinent les 4 kg alors que la moyenne des prises se situe aux alentours de 2 kg. Les freins chantent, les carbones plient à la limite de la rupture, les bas de ligne raclent le fond.
Je suis complètement bluffé par la résistance du matériel, nous parvenons à enchaîner une quinzaine de vieilles avec le même leurre souple quand nous optons pour un modèle de gulp ou de powerbait. Sam monte ses bas de ligne en vanish transition 26 centièmes, ce fil s’avère très résistant à la corrosion et permet de réaliser une dizaine de captures avant de le remplacer.
Nous rentrons ravis de notre sortie, des images plein la tête. Je connaissais déjà Sam pour l’avoir croisé sur des salons ou chez des détaillants. Je le savais bon pêcheur, j’ai tout de même été bluffé par sa maîtrise des différentes techniques et par ses capacités d’adaptation. Ce n’est pas un hasard s’il réussit si bien en compétition ces derniers mois. Sam a aussi profité de cette journée pour nous présenter à Jacques et à moi les produits qu’il préfère chez mitchell, berkley, fenwick, seven strend et abu garcia. Nous avons eu l’occasion d’essayer du matériel vraiment efficace et résistant. Samuel Even nous a même présenté quelques bijoux tous droits venus des USA et du Japon, mais à ce propos il nous a demandé de garder le silence jusqu’à l’année prochaine et leur distribution en France…