Pour bien pêcher en surfcasting, il est primordial de se forger un savoir hors du commun. Ce savoir est une espèce de toile d’araignée qui se construit de jour en jour. Chaque expérience vécue, lue ou écoutée peut constituer un maillon de la chaîne et contribuer ainsi à une amélioration progressive des résultats.
Tout d’abord, bien connaître le poisson !!
En tout premier lieu, il est important de connaître dans les grandes lignes les comportements des poissons que l’on va rechercher en surfcasting. Ces comportements se décomposent ainsi :
- Comportement alimentaires : ils définissent quels aliments les poissons recherchent, quelles proportions ils représentent dans l’alimentation et surtout comment les poissons se les approprient.
- Comportements physiologiques : ils définissent la façon dont le poisson réagit en fonction de divers éléments extérieurs : température des eaux, pression atmosphérique, turbidité de l’eau, salinité, profondeur, heures du jour et de la nuit etc…
- Comportements physiques : ils définissent la façon dont les poissons se meuvent dans l’eau. Il est important de savoir comment les poissons sont capables d’évoluer et de réagir dans les différents milieux ambiants. Ceci définit le comportement général du poisson, si il est chasseur, fouilleur, pélagique ou grégaire etc…
Cette connaissance du poisson permet tout d’abord de ne pas se tromper de cible. Si bien des pêcheurs focalisent totalement sur le bar, il est loin d’être le seul ! Je considère personnellement sa capture comme une consécration et comme un moment magique qui vient récompenser une passion menée à bon terme. Toutefois, je pêche tout ce qui est prenable et je prends également un plaisir énorme à combattre des mulets de plus du kilo pris en plage ou des raies et congres de poids largement plus élevés.
Le surfcasting est une technique qui prend et qui apporte des sensations phénoménales . Comme le pêcheur aux leurres doit faire preuve d’intelligence dans le maniement de son leurre pour faire mordre le bar, le pêcheur en surf doit être extrêmement précis dans la présentation de ses appâts , cette présentation étant radicalement différente entre deux espèces éloignées !
Connaître parfaitement le lieu de pêche
Vient ensuite la connaissance des secteurs de pêche . Cette connaissance est primordiale pour appréhender les déplacements des poissons en fonction de telle ou telle condition météo. Pas question de pêcher toujours au même endroit ! Il faut bouger avec le poisson, le suivre au moindre de ses mouvements. En regardant simplement une carte côtière de son secteur, on peut déceler toutes les orientations des coins de pêche.
Tel secteur sera plus exposé aux vents d’Est, tel autre au vent de Nord etc… En Méditerranée les vents bénéfiques sont les vents de sud, en Atlantique ce sont les vends d’ouest et dans le Nord les vents de Nord. Cette constatation à la logique implacable ne doit pourtant pas laisser de côté les vents des autres secteurs. En effet, les vents d’est et d’ouest sont aussi bons en méditerranée, les vents de nord et de sud ne sont pas forcément mauvais en Atlantique etc…
La côte française est très découpée et extrêmement riche , aussi il est nécessaire de s’imprégner parfaitement de ses secteurs de pêche pour espérer en tirer tout le bénéfice. En plus des vents, les courants sont des facteurs essentiels dans les mouvements des poissons, ils conditionnent à la fois l’activité alimentaire et le positionnement de nos proies.
Connaître l’étendue de son apprentissage
Encore un élément à connaître… Voyez ainsi l’étendue de ce qui vous attend. Votre apprentissage doit être le plus complet possible et votre esprit ouvert à un maximum d’informations ! Les appâts représentent sûrement la partie la plus facile à assimiler car il suffit de se procurer un ouvrage sur le sujet pour avoir au moins la connaissance des espèces et à qui elles s’adressent en priorité.
Pour les pêcheurs de bars les appâts principaux sont les suivants :
- Les coquillages : couteaux, coques blanches, coques rouges, clams, crépidule et autres. Ils sont surtout conseillés l’hiver (en dehors de la crépidule et du couteau) lorsque le poisson n’a plus de fourrage à se mettre sous les dents.
- Les vers : la liste est immense mais les principaux sont le ver de chalut (Méditerranée), la pestiche et l’arénicole.
- Les céphalopodes : en tout premier lieu le calamar, roi des rois qui capte l’attention des plus beaux poissons. Vient ensuite la seiche entière ou en lanière qui est aussi fort prenante. L’idéal pour ces deux appâts est de les pêcher juste avant la sortie de pêche.
- Les poissons : je ne suis pas favorable à la pêche au vif, cette technique étant pour moi au delà des limites déontologiques que je me suis fixé. Je parlerais donc des poissons morts découpés en filet comme le maquereau, la sardine ou le mulet. Ces appâts sont excellents pour le bar et de nombreuses autres espèces.
Les appâts représentent le dernier rempart entre nous et le poisson. Ils conditionnent le réflexe d’attaque final sans lequel la prise n’est pas possible. Toutefois, il ne leur suffit pas toujours d’être frais, il leur faut être correctement présentés et là c’est le rôle du montage.
Les montages de surfcasting représentent à eux seuls une véritable science. Il faut savoir jouer de toutes les subtilités techniques et matérielles pour répondre efficacement aux besoins du poisson. Le monteur de surf doit être raisonnable et ne pas sombrer dans l’excès, jamais ! Les montages doivent toujours être les plus simples possibles et c’est un domaine où l’exubérance n’a pas sa place.
On distingue trois familles de montages :
- Les montages de fond : Coulissants ou fixes ils sont destinés à présenter une esche à même le sol. Ils conviennent généralement à des mers calmes mais peuvent s’adapter à des eaux un peu plus agitées. Ils s’adressent à toutes les espèces en dehors des pélagiques.
- Les montages de suspension : autrement appelés montages à empiles ils sont destinés principalement à présenter les esches entre deux eaux de façon mobile. Ils s’adressent à des poissons chasseurs (pélagiques).
- Les montages de surface : ils sont destinés à présenter les esches en surface et s’adressent principalement aux espèces estivales (maquereaux, orphies, chinchards).
Le propre d’un bon montage de surf est de permettre une présentation optimale des esches qu’il transporte. Il doit donc savoir les protéger au mieux et surtout les extraire des frottements aux vents. Un bon montage doit également faire le lien parfait entre la canne et le plomb sans absorber l’énergie de la canne.
La conception des montages tient donc compte des éléments suivants :
- Longueurs (hameçons et corps de ligne)
- Diamètres de montage (hameçons et corps de ligne)
- Équilibres entre avançons et corps de ligne
- Poids des plombs utilisés.
- Les connaissances halieutiques du pêcheur doivent être extrêmement fournies pour qu’il prétende pourvoir évoluer aisément en toutes circonstances. Ces connaissances ne sont pas hors de portée, bien au contraire.
Toutefois elles ne se suffisent pas à elles mêmes et doivent être absolument soutenues par la réflexion personnelle. La somme des connaissances pour pêcher correctement en surfcasting est conséquente mais pas insurmontable.
Bonjour, je trouve vos articles intéressants et bien écrits, je me pose une question, peut-être pourrais-vous y répondre.
Sur un montage sardine, faut il laisser la tête et si oui est-ce-que le bar préfère attaquer par l’arrière ou plutôt par la tête.
Merci de vôtre réponse.
Cordialement, ou plutôt sportivement Loïc.
Bonjour,
Merci pour votre message 🙂
Concernant votre question, la réponse a donné n’est pas simple, mais je vais quand même vous partager ma réflexion. Sur un montage sardine, je pense qu’il est préférable de laisser l’animal entier c’est à dire avec la tête et le corps. Ce montage avec une sardine entière rendra le leurre plus efficace. Vous vous approchez des conditions naturelles présent en mer. Le bar pourra se faire berner plus facilement.
Autrement, concernant la direction de l’attaque du poisson sur votre appât sardine cela dépends de nombreux paramètres (courant, sens de nage du poisson, etc …). Pour ma part, une attaque par l’arrière est plus probable.
Bref, le débat est ouvert !!
N’hésitez pas à écrire des commentaires sur cet article pour compléter nos réflexions
A bientôt