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Pêche en mongolie : à la recherche du Taimen

Me voila embarqué pour 33 jours de pêche et d’aventures inoubliables au pays de Gengis Khan. Forts d’une première expérience en septembre 2002 sur la rivière Shtulut avec Marc, nous avions constatés que prendre un Taimen n’était pas forcément un exercice aisé. Onze poissons pour neuf jours de pêche, dont un spécimen de 18Kg… Quant au matériel et la technique : quelques pistes mais rien de bien clair à ce sujet. Etonnamment, peu ou pas de renseignements sur sa pêche et encore moins sur les leurres. Mais après un mois passé presque tous les jours au bord de l’eau nous sommes parvenus à quelques conclusions (surtout pas définitives). Voici un retour d’expérience de cette destination de pêche en Mongolie

Le Taimen, le salmonidé de Mongolie

Tout d’abord, voici un petit focus sur le Taimen, poisson présent dans les rivières de Mongolie et aussi de Russie

Le Taimen – Hucho taimen (Pallas, 1773) – Salmonidé

Présent en Russie et en Asie, ce grand salmonidé peut atteindre des tailles exceptionnelles. Certains individus avoisinent ainsi les 2 m pour plus de 80 kg. Cela dit un poisson de plus du mètre est généralement considéré comme une très belle prise. Carnassier, mangeur de truites, d’ombres, de rongeurs et globalement opportuniste, le Taimen sera essentiellement a rechercher aux leurres ou à la mouche. La destination rêvée pour le pêcher est sans doute la Mongolie où, en plus d’être bien représentée, cette espèce est protégée.

La Mongolie un pays magnifique

L’aventure commence ici…le paysage qui se déroule devant nous est tout simplement à vous couper le souffle. Les plaines sont immenses, les prairies et les forêts majestueuses. Grandiose – Bien au delà de mes espérances. L’œil n’a aucune limite ici et je commence à prendre sa vastitude en plein coeur. On est loin mais vraiment très loin de l’hexagone, avec ses plages bondées et ses routes surpeuplées des vacances. Tout compte fait, si le paradis existe cela doit ressembler à quelque chose comme ça !!!

5 heures de 4X4 plus tard et déjà des images plein la tête (et les appareils photo) nous arrivons à la tombée de la nuit au bord de la rivière secoués et fatigués, mais heureux d’être là. Notre première nuit se fera dans un camp de Yourtes (une ger en mongole), d’où nous entendons la rivière en contre bas. Après une bonne nuit réparatrice de notre périple de la veille les choses sérieuses vont enfin pouvoir commencer.

La pêche du Taimen en Mongolie

7 H du mat… levée des corps !!! Certains sont déjà prêts à en découdre, harnachés de la tête au pied. Un bol de lait (de jument) fermenté ! Non, non, je plaisante un café et c’est parti ! Le Taimen…ça se mérite. Après une bonne demi heure de marche en forêt à traverser les bras morts, enjamber les troncs de mélèze couchés au sol… tout cela avec armes et bagages, nous y voila enfin. La rivière, vierge et limpide, sauvage comme au premier jour de la création. Passez moi l’expression, mais putain ! C ’est beau ! On dirait du Jack London à la sauce asiatique. Apres 5 bonnes minutes de contemplation nous nous divisons en 2 groupes, cannes en main et sac au dos. Les premiers Antony, Philippe et Jean-Yves descendent le courant pendant que Marc et moi remontons celui-ci.

Pas le temps d’avoir fini le montage de mon leurre, que j’entends hurler 100 cents mètres plus bas. C’est Philippe qui ouvre le bal avec une Lenok. Un magnifique poisson de 2 kilos. A mon tour, je lance mon leurre en tête de pool, trois tours de manivelle, laisse prendre le courant et… Pendu !!! C’est dingue, premier lancé et premier poisson. Pas un Taimen, mais une splendide Lenok (2,7 kg) qui m’en fait voir de toutes les couleurs. Ca démarre fort, très fort !!! Trop fort ?

Nous remontons la rivière sur environ 1 km quand s’ouvre devant nous un pool de 200 mètres de long avec une magnifique fosse le long de la berge opposée. Marc et moi décidons de partager le parcours en deux. Il pêchera 100 mètres plus haut afin de repartir équitablement les chances de réussite de chacun. Manœuvre de bienséance que tout pêcheur « gentleman » comprendra. En gros… dans le respect de la théorie du bon esprit !

Méticuleusement, je commence par peigner la rive opposée tous les 5 mètres en évitant les bois morts accrochés à la rive d’en face et ceux du lit de la rivière que j’aperçois très distinctement. C’est chaud !!! Je lance, le leurre disparaît dans le courant où j’ai repéré la forme d’un tronc immergé et BOUM touche !!! Ca ne veut pas décoller. Ca bouge mais ça ne décolle pas. En une fraction de seconde le poisson se décide. Il jailli hors de l’eau. “TAIMEN !!!” Le PREMIER !

Apres 5 (bonnes) minutes de combat, j’échoue mon poisson sur la berge. Ca c’est fait ! Marc accoure pour admirer ce magnifique poisson. Je ne sais encore pas (aujourd’hui) lequel de nous deux était le plus heureux. 70 centimètres pour 4 ou 5 kg, c’est un bon début. Apres 3 (bonnes) heures de pêche, nous décidons de rentrer au camp, installé par les chauffeurs au lieu convenu avec Marc, pour un casse-croûte. Les autres sont déjà là.

Quatorze heures, départ pour la pêche en Mongolie. En toute logique cela devrait se calmer. Il fait un soleil de plomb. 33 degrés à l’ombre sans un souffle d’air ni la moindre brise. Hé bien non ! Trois de plus pour votre serviteur dont un spécimen de un mètre et, cerise sur le gâteau, sur le chemin du retour une fulgurante attaque sur mon Z CLAW magnum. Malheureusement il se décroche sur le premier rush.

La pêche au Taimen avec un leurre de surface

Hé oui ! Le Taimen, cela marche aussi au leurre de surface. Pour conclure cette fantastique première journée 26 Taïmens et 1 Marc soulagé. On pouvait difficilement rêver mieux. Départ le lendemain pour un nouveau secteur. Apres 30 minutes de 4X4 le long de l’Eg, nous stoppons les véhicules au plus près de la berge. 1 km nous sépare de l’eau. Chauffeur et cuisinier nous préparent le camp où nous resterons 2 jours.

En route à travers la forêt. Dur dur. J’entends la rivière qui est là – toute prête ENFIN ! Trace de la nuit : 1 ours et ses 2 petits. Pas d’affolement car contrairement aux ours nord américain, ceux de Mongolie ne viennent à la rivière que la nuit pour boire, et passent le reste de la journée dans les bois. Enfin on espère !

Nous inversons les rôles de la veille, nous descendrons donc le courant. Sur ce secteur la rivière est différente d’hier, plus large avec des radiers beaucoup plus étendus. Les coups sont de ce fait plus espacés, les poissons seront plus durs à pêcher. Mais une chose est sûre, à défaut de me répéter, c’est toujours aussi beau. Premier poisson. Marc sort une truite Lenok énorme pour l’espèce : 3 kg
Touche ! Taimen !! Petit celui là, mais Taimen quand même. Marc fait comme à son habitude et me laisse 100 mètres de pool a pêcher. Ce matin les truites sont furieuses sur mon poste quant à Marc, pas de touche sauf qu’un magnifique Taimen lui fracasse sa ligne sans qu’il n’ait pu faire quoi que ce soit. Pas de chance surtout que 2 minutes plus tard re-belote. Le même en couleur. Un grand moment de solitude pour notre guide. Au même moment Ogie notre interprète qui pêchait pour la première fois, se tourne vers Marc dépité « je crois que j’ai quelque chose Steph ».

Tu parles d’un quelque chose. Au même moment son poisson nous gratifie d’une magnifique chandelle digne d’un tarpon. Nom de dieu il est gros, très gros !!! Pour un coup d’essai ce fut un coup de maître : 1,20 mètres pour une quinzaine de kg. Nous aidons Ogie à capturer son poisson. Séance photos un peu trop prolongée car nous aurons toutes les peines du monde à lui faire reprendre ses esprits.

La prochaine fois il nous faudra être plus vigilant. Un conseil, ne pas trop s’éterniser avec votre poisson hors de l’eau. Je sais la joie que peut vous procurer une telle prise, mais certains individus se rendent totalement épuisés. Tardez le moins possible pour relâcher votre poisson en vous assurant que celui-ci a complètement récupéré de son combat. Il est midi, retour au camp. Apres le déjeuner, nous décidons d’un commun accord que demain nous passerons la journée au bord de l’eau car 2 allers/retours dans la journée – c’est épuisant

L’après midi Marc me met un magistral trois/zéro. Je servirai donc d’épuisette pour cette foi ci. Résultat de la journée : 11 poissons – c’est quand même Byzance, non ? Palabre et récit de la journée pour chacun bercent notre soirée accompagnée d’un repas somme toute très correct, au vue de l’endroit où notre cuistot prépare sa tambouille. C’est à dire dans le coffre du 4×4. Ce soir là, le Taimen d’Ogie sera fêté dignement et hic ! cha ché vrai !!

Troisième jour

Il est 3 heures du matin et c’est une douleur d’enfer qui me réveille et m’empêche de dormir. C’est pas vrai, pas ici ! C’est la marche d’hier qui ma tué. Raisonnablement pour aujourd’hui c’est foutu. Je laisse partir la petite troupe compatissante. J’en aurai pleuré ! Je passe ma journée à attendre le retour de la troupe. C’est long !

Quatrième jour

Déménagement du camp pour remonter la rivière sur une vingtaine de kilomètres. Nouveau secteur, nouveaux poissons…A la vue de mon état qui s’améliore doucement, les chauffeurs trouvent une piste débouchant à proximité de l’eau ce qui nous permet (à tous) une bonne douche et quelques tâches ménagères (si ma femme me voyait…). Départ pour le groupe une nouvelle fois sans moi, il faut s’y faire… La rivière ici est plus large et rejoint un affluent où les ombres et truites pullulent.

J’occupe ma journée à la prise de quelques poissons pour le repas de ce soir, et toujours cette « bon dieu » de douleur sur ma cuisse… Vers midi, retour de Philippe fourbu et capo. Il s’est perdu durant une bonne heure. Pas mécontent d’avoir de la visite le Steph. Nous partons ensemble à 100 mètres au dessus du campement. De là il sortira 3 Taimen d’un tourbillon formé par un arbre mort, dont un joli spécimen de 9 kg qui lui jouera la sérénade. Récompense pour moi en fin d’après-midi avec un très joli poisson au Zclaw Magnum.

Décidément les Taimens ont l’air de l’apprécier. De plus l’attaque a été vraiment spectaculaire. Il a englouti le leurre jusqu’à la garde. 7 heures : retour au camp pour tout le monde avec 11 prises entre 3 et 8 kg. Le lendemain ma jambe me laisse à peu près en paix. Au programme une heure de marche afin d’éviter le secteur de la veille. Résultat : 19 poissons dont un spécimen d’un mètre quinze par Marc. Le leurre ? Un Tide Minnow de chez DUO à dominante orange.

L’eau y est d’une clarté et d’un bleu profond. A part quelques traces de loup et d’ours, aucun autre pêcheur n’est venu avant nous. La contrepartie pour atteindre ce sanctuaire, une bonne, voire très bonne condition physique car les séances de trekking en forêt peuvent paraître longues et pénibles surtout à partir de midi quand le soleil donne à fond sur nos pauvres têtes, emmitouflées dans des nos waders pourtant indispensable car l’eau est assez froide . Quant à la pêche au leurre, voire à la mouche, elle est assez facile à partir du moment où vous laissez tranquille les écureuils de la berge d’en face. Les rives sont dégagées et la traversée de la rivière (car il vous faudra la traverser plusieurs fois dans la journée), ne pose pas de grandes difficultés.

Les leurres, hameçons et les cannes les plus efficaces pour la pêche en mongolie

Partez avec une dizaine de leurres, pas plus. Les mêmes que ceux utilisés pour la pêche au bar ou du brochet, longueur de 8 à 12 centimètres :

  • vision 110 Mega Bass
  • trick Darter x80 – excellent pour les truites
  • vision 95
  • bks flottant
  • bee freeze 95

Pour les leurres à bavette, les meilleurs coloris et là sans équivoque sont le orange, rouge ou doré). Pour la surface, nous avons obtenu les meilleurs résultats avec de gros stick baits type z claw medium et magnum ainsi que l’amazone.

Marc

Mais la surprise du chef aura été pour moi car malheureusement le seul a en avoir un. LE SPINNER BAIT TYPE V-FLAT SHAD COULEUR FUNA. Les truites en étaient littéralement folles. De plus ce leurre a une histoire que je vous raconterai plus loin. La rivière Eg a l’énorme avantage d’être située au beau milieu d’un parc national soumis à une réglementation très stricte. Hameçon triple totalement interdit.

Nous les avons remplacés par des simples de la marque DECOY (single hook JS-21) qui ont le gros avantage de posséder un œillet dans l’axe de l’hameçon. Nous n’avons pas constaté plus de ratés ou de décroche qu’avec les triples, bien au contraire !!! Excellente leçon qui aujourd’hui me permet d’appliquer la même chose pour le bar. Plus de poissons blessé, ni sac de nœud dans l’épuisette… enfin que des avantages.

Le principal étant de bien adapter la taille des hameçons à son leurre. Pour les cannes, le meilleur compromis a été pour moi la Rod bar 2.10 et la Red volution super casting, puissance de 16 à 25 LBS grand maximum. Il faut un peu de sport tout de même ! Moulinet type 3000 ou 3500 avec une tresse en 30lbs car les obstacles nombreux. Attention au moulinet ! Choisissez un modèle haut de gamme car le premier SAV est à environ 4000 kilomètre de là (même si marc en possède un en dépannage). FLURO en tête de ligne en 40 centième avec agrafe ou pas. Perso : c’est sans (vieux souvenir désagréable oblige).

Le Taimen en Mongolie

Vous aurez compris que des Taimens… il y en a, il y en a même beaucoup, car avec de l’observation vous pourrez les voir tapis au fond de l’eau. Mais attention si vous le voyez lui aussi.

Astuce : évitez de marcher dans l’eau ni même trop près de la berge. Choisissez le coté en pente douce de la rivière afin de pêcher le coté profond. C’est en général ici que se tiennent les poissons, même si j’ai vu certains spécimens venir chasser les truites dans 10 centimètre d’eau.

Marc

Le Taimen, quand il est mordeur se jette à peu près sur tout ce qui bouge. Je le répète pêche doucement et discrètement. Pour en avoir discuté avec des « locaux », le poisson est méfiant même si voir passer un leurre ne fait pas partie de son quotidien. Courir la berge devant ses copains n’est à mon sens pas non plus la bonne solution (théorie du bon esprit).

Cette première semaine passée sur l’Eg aura été, vous l’aurez compris un truc sensationnel, tant par la pêche elle-même que par la beauté des endroits traversés, et c’est d’ailleurs à regret que nous devons partir pour commencer notre retour vers Oulan bator.

Le sixième jour nous le passons dans les 4X4. Moyenne horaire, 25km/heure. Pas de route, mais des pistes traversant des paysages grandioses. Collines boisées succèdent à de larges plaines verdoyantes. Ca ressemble un peu aux Vosges pour ceux qui connaissent, mais puissance 10 !! Parfois les passages sont périlleux mais nos chauffeurs sont des As du volant. Après huit heures de tape cul, nous arrivons au bord d’une nouvelle rivière qui ne fait pas partie du programme.

Changement de spot de pêche en Mongolie

Mauvaise surprise, l’eau de la rivière est marron et son niveau anormalement haut. Il a plu au sud, là où nous avons prévu de continuer l’aventure. Cela se confirme. Arrivé a trois heures de l’après midi sur la rivière, la crue est en train de s’amorcer et la couleur du ciel n’annonce rien de bon. Je tente le coup quand même et prendrai 2 brochets plus une dizaine de perches de taille modeste mais la pluie s’est invitée et la rivière gonfle à vue d’œil. Le repas du soir se fera entre 2 averses.

Les pluies de la nuit ont étés diluviennes. Constat : la rivière est montée d’au moins 30 centimètres, donc « im-pêchable ». Nous décidons d’un commun accord, de poursuivre pour rejoindre notre dernière destination : le lac Ogie du nom de notre interprète. Nous ferons donc contre mauvaise fortune bon cœur. Ces quatre derniers jours sans pêche nous aurons tout de même permis de découvrir des endroits et surtout des gens extra-ordinaires. Nous avons été accueilli partout avec le même enthousiasme et la même gentillesse par les nomades.

Je me rappelle encore de cette famille venant à notre rencontre pour nous inviter à partager avec eux le peu qu’ils avaient, à nous offrir même, le fameux lait de jument fermenté que tu ne peux bien évidement, pas refuser. Comment vous expliquer ? C’est comme le lait Ribot – mais en pire !! Le beurre de yack ! De la marmotte cuite avec des pierres à l’intérieur !!! Bon ! C’est pas la mort, mais c’est pas facile quand même. Et puis enfin toujours ces paysages…………Emerveillement garanti !

L’arrivée au lac se fait en début d’après midi. Il est immense : 2800 hectares, l’eau est claire, le soleil est de la partie et comme dirai mon ami Guy Seralta ” ça sens le mucus !” L’ambiance est au beau fixe. Surprise : la berge descend en pente très douce. La pêche risque d’être difficile. Nous prenons 2 petits brochets et quelques perchettes – mais rien de formidable. C’est décidé, demain nous louerons les barques aperçues sur le bord.

Ces dernières sont en bois et de surcroît, pliantes, façon Drachkovic. Elle font au moins une tonne mais ont le mérite d’être super stable. Bien évidement quand tu es breton – c’est toi qui rame ! Les deux ou trois cent mètres parcourus… les hostilités commencent… par la prise d’une belle perche par Anthony.

Nous n’en croyons pas nos yeux !! Des perches de toutes tailles, et par centaines, suivent nos leurres à chaque lancer. Les prises s’enchaînent les unes derrière les autres et… pas des naines !! Non, des poissons entre 400G et 1,3KG pour les plus grosses. Elles attaquent par banc entier. C’est de la folie ! Les brochets sont aussi de la fête. Mon fameux Spinner fait des merveilles. Leur taille n’est pas monstrueuse, mais la quantité est impressionnante. 8 kg tout de même pour les plus gros.

Pour vous donner un exemple Jean-Yves perdra le fil de son compte aux alentours de 21 brochets en 2 heures ! Un truc de dingue. Perso, depuis que je pêche je n’ai jamais vu ça. Le deuxième jour sur le lac est du même tonneau. Malheureusement le vent se lève assez fort pour nous obliger à écourter notre sortie. Pour le dernier soir nous dormons dans un vrai lit et prenons une vrai douche . C’est Versailles !! Le retour se fait le lendemain sans problème jusqu’à notre arrivée a Ulan bator, après 300 km de piste. Le contraste est saisissant. Embouteillage monstre, poussière, gaz d’échappement. Une vraie jungle !!

Dernier repas ensemble à se raconter nos souvenirs avant de les laisser reprendre leur avion le lendemain à l’aube. Conclusion : excepté une partie de la deuxième semaine pour cause de rivières en crues, ce séjour en Mongolie aura été une véritable réussite. La rivière Eg et le lac Ogie ont pleinement remplis leurs contrats. Autant par la beauté et la quantité des poissons capturés que par la splendeur, et le mot n’est pas trop fort, des endroits traversés.

Pour finir cette première aventure, il faut savoir que Marc n’a pas choisi la rivière Eg par hasard. En effet la particularité de celle-ci, est d’être l’une des seules rivières de Mongolie protégée par une règlementation très stricte. No kill obligatoire !! Hameçons triples interdits. Permis de pêche obligatoire à retirer à l’entrée du parc afin de pouvoir contrôler qui fait quoi. Ce qui n’est malheureusement pas le cas partout car le lendemain du départ de mes amis j’apprends avec un profond dégoût que des Chinois se sont fait arrêter à la frontière avec un chargement de 12 tonnes de Taimen pêchés à l’explosif !!! Un truc de dingue !!! Information confirmée deux jours après par les medias du pays. Vous l’avouerez, ça gâche un peu la fête.

Pêche sur l’Eg en Mongolie

La rivière est plus forte que la dernière fois mais elle reste praticable. Nous la pécherons cette fois ci, plus en amont que la première fois. Gérard et moi ferons équipe pendant que Didier et Philippe iront avec Marc. Sans m’attarder sur les détails, cette semaine de pêche sera un peu plus dure que la première mais restera surtout pour moi la meilleure.

Vous vous souvenez du Spinner ? Et bien avec lui je prendrai 12 Taimens et au moins 25 lenoks par jour au minimum ce qui malheureusement ne sera pas le cas pour tout le monde. La rivière devenue plus forte ferra monter certaines craintes au pêcheur peu habitué à ce type de pêche et notamment lors de la traversée des multiples gués, rendue dangereuse par la montée des eaux.

Dernier jour sur la rivière – Ou est mon Spinner ? Planté au fond de la poche de mon Waders. Gérard me sort un joli poisson d’un mètre 05. « Il mesure tout Gérard ! » Le temps de remonter ma machine à prendre du poisson, je lance mon leurre à l’entrée du pool ou il vient de piquer son Taimen. Je sens ma palette se mettre en action, quand je suis arrêté net. «Accroché ! » Deux secondes plus tard à 5 mètres de moi, je vois la tête d’une énorme Taimen sortir de l’eau et retomber de tout son poids dans une monstrueuse gerbe d’eau. On se regarde – Gégé et moi – pour comprendre qu’il est là !!! Le poisson tant désiré. Celui pour lequel tu es venu.

Il est à 5 mètres de moi et commence à dévaler le courant… sans que je puisse rien y faire. Reprendre ses esprits, arrêter ce petit tremblement du mollet gauche et au boulot. Le poisson n’est pas vicieux. Il reste au milieu de la rivière, me gratifie de 3 magistrales chandelles avant de commencer à céder ; 10 minutes plus tard Gérard m’assurera la prise à la main du poisson par la queue comme il se doit.

IL EST MAQNIFIQUE !! Les couleurs de sa robe tirent sur le violet, sa tête est énorme !!! Ma joie est immense !!! J’ai enfin ma récompense, ce pourquoi j’ai parcouru 10.000 km, fait 23 jours de 4×4 et perdu au moins 10 kg, sans compter le lait de jument fermenté !! Résultat : 1,30 m pour 22 kg. Ce soir, c’est la fête !

La deuxième semaine ressemble à celles du premier séjour : rivière en crue. Nous accélérons donc la cadence pour atteindre le lac au plus vite. La pêche sera à peu près identique à celle de notre première venue. Mon Spiner fini par rendre l’âme. Il casse de fatigue sur une perche de 500 grammes.

Retour sur la capitale dans la journée. Je suis « affûté » comme un sportif car 25 jours de « crapahutage » ça vous refait une santé. Mais les bars commencent un peu à me manquer, ma Bretagne aussi. Le repas du soir apaise un peu la déception de certains. Tout le monde n’a pas eu ma chance ni celle de Gérard. Quant à moi, cela a vraiment été une Aventure exceptionnelle. Une expérience humaine et halieutique des plus sympas qu’il ma été possible de vivre.

Mais un truc m’a malgré tout frustré : de n’avoir pas pu continuer dans ces gorges où la rivière devient pratiquement inaccessible sur 180 km. Tu imagines le truc ? Des poissons vierges de toute pression de pêche depuis toujours. Seule manière d’y accéder : « un bateau »

“Si je l’organise l’année prochaine, tu en es ?” Une seconde de réflexion pour donner ma réponse (favorable) à cette nouvelle aventure.
Le départ se fera donc le 13 Juillet de cette année, et cette fois ci nous pêcherons de nuit « il parait que les tout gros ne mordent que la nuit ». J ‘en rêve déjà !!